Réintroduire la fin de vie dans un champ plus social en luttant contre la surmédicalisation
Il faisait beau, il faisait chaud en ce mois de juin à Strasbourg. Le Palais des congrès bruissait comme une ruche de multiples activités dans toutes les salles : séances plénières, ateliers, rencontres et conférences. À vrai dire il était difficile de trouver un temps pour déjeuner !
Ce foisonnement de pistes de travail, de recherche, d’interrogations sur les pratiques témoigne du dynamisme du secteur des Soins Palliatifs.
Lumières le rôle du bénévole dans l’équipe des Soins Palliatifs
Le thème « au-delà des frontières » ouvrait de vastes champs de réflexions. La frontière géographique avec la participation des belges, des allemands, des suisses, des anglais nous a permis de comparer les pratiques et leurs histoires dans les différents pays. La frontière aussi comme passage, limite entre le curatif et le palliatif, la vie et la mort, le naturel et le sacré. Éric Fiat a évoqué le délicieux et terrible « frisson des frontières » au moment du passage.
Ce congrès pour la première fois sans doute mettait en lumière le rôle du bénévole dans l’équipe des Soins Palliatifs. Un atelier « Bénévolat, une pratique au lit du malade » nous a permis de rencontrer des bénévoles de tous horizons. Les échanges laissent apparaître les points communs : exigence de la formation initiale avec sélection des bénévoles, évaluation et régulation sous différentes formes mais aussi des histoires et des philosophies diverses qui ont présidé à la mise en place des Soins Palliatifs.
- En Allemagne, mourir est d’abord un événement spirituel et social avec des implications médicales. L’assistance au suicide n’est pas interdite mais ce n’est pas une mission médicale.
L’hospice stationnaire accueille les mourants, les bénévoles y sont présents et selon la loi n’ont pas le droit de « faire ». Leur formation initiale est de 150 h (dont un module spiritualité) et 20 h de pratique.
- En Suisse les bénévoles interviennent très tôt dans l’accompagnement dès le diagnostic. Ils sont impliqués dans les soins de confort (toilettes, décoration florale, musique…).
- En Belgique les bénévoles sont soumis à la législation du volontariat mais il n’y a pas de spécificité pour les S.P.A Kinshasa au Congo, soignants et bénévoles font partie d’une O.N.G et se battent pour obtenir la reconnaissance du gouvernement.
- En Angleterre, les bénévoles assistent les malades dans leurs besoins quotidiens et la prise en compte de la dimension spirituelle est très présente comme chez la plupart de nos voisins.
Il serait trop long de rapporter ici tout le contenu passionnant des différentes approches qui ont sollicité nos neurones jusqu’à l’explosion durant ces 3 jours. Heureusement trois comédiens d’une compagnie d’improvisation débarquaient entre les séances plénières pour nous faire rire ou pleurer, reprenant avec pertinence et humour les dires savants des intervenants.
En conclusion du congrès, Anne Richard, présidente de la SFAP a introduit le nouveau président de la S.F.A.P. Vincent Morel et a donné les prochaines perspectives de travail pour la suite :
- Réintroduire la fin de vie dans un champ plus social en luttant contre la surmédicalisation
- Renforcer la place du Domicile avec la place des bénévoles
- Investir le travail en réseau, la recherche et la formation dans les études médicales des S.P.
- Être présent dans le débat public sur la fin de vie
- Présentation du 2éme congrès francophone de S.P. à Montréal en 2013 et du congrès de Lille 2013.