
Nous veillerons sur votre dignité : paroles d’une soignante
d’Élisabeth De Courrèges
Mame | septembre 2022
« Je crois que chaque être humain détient ontologiquement et objectivement une dignité. C’est au nom de cette conviction que je fais mon travail. C’est au nom de cette conviction qu’il doit être bien fait. »
À travers son métier d’ergothérapeute auprès de personnes âgées et malades, Élisabeth de Courrèges s’engage au quotidien auprès de patients en fin de vie. Elle est le témoin de ces derniers instants qui changent les coeurs et les ouvrent à la Lumière. Et elle se bat sans relâche pour qu’ils se déroulent dans la paix et la dignité.
« J’espère qu’un jour, nous n’entendrons plus parler d’euthanasie. Pas seulement parce que cela me semble indigne de l’être humain, mais aussi parce que nous n’en aurons plus besoin. Parce qu’il y aura suffisamment de moyens, financiers et humains, pour veiller et prendre soin de toute vie qui, naturellement, s’éteint. »
Comme tant d’autres soignants, l’auteur veille. Elle veille sur les patients qui lui sont confiés, sur leur dignité, leur liberté, leur confort. Elle veille et elle protège la vie. Leur vie, notre vie.
RÉSUMÉ
Un recueil de textes dans lesquels l’ergothérapeute évoque l’accompagnement de la fin de vie ainsi que le combat des soignants pour la dignité des personnes les plus fragiles.

Quelques jours à vivre
Une BD de Xavier Bétaucourt et Olivier Perret chez Delcourt
Encrages – 2017
L ’arrivée d’une jeune stagiaire est prétexte à l’immersion dans le service peu connu des soins palliatifs de l’hôpital Victor Provo de Roubaix. À ses côtés, nous découvrons les infirmier(e)s, médecins et aides-soignant(e)s, qui ont généralement une raison toute personnelle de s’être engagé(e)s au sein de ce service qui prend en charge les patients en fin de vie. Au fil de la narration, nous faisons également connaissance avec des malades qui nécessitent avant tout un accompagnement humain et un traitement de la douleur allant de pair avec leur pathologie.
Avec ces séquences, Xavier Bétaucourt (Noir Métal) alterne des passages expliquant différentes traditions entourant la mort, le deuil à travers le monde, ou encore des scènes retraçant l’histoire des soins palliatifs et des personnages-clés qui ont fait évoluer cette spécialité, tournée vers le soin et non plus la guérison. Les auteurs n’oublient pas pour autant de s’inscrire dans le territoire et sa situation défavorisée.
Côté graphisme, Olivier Perret propose un dessin tout en simplicité et en clarté, en noir et blanc et lavis gris, parfaitement indiqué dans ce récit grave…

La Mort à côté
Yannis Papadaniel – Éditions Anacharsis – 2013
Préface d’Albert Piette et Postface de Philippe Bataille
Yannis Papadaniel a partagé plusieurs années durant les expériences des bénévoles qui, au sein de diverses associations dans les villes suisses de Kavala et Palio, accompagnent les personnes en fin de vie dans leurs derniers instants. Il en a rapporté un ouvrage qui reconfigure les questions que l’on croyait pourtant largement balisées sur la relation à la mort chez nos contemporains.
Loin d’apparaître comme un substitut aux rituels en désuétudes entourant la mort, le choix de pareille activité, s’il peut déclencher nombre d’appréciations à l’emporte-pièce sur une telle démarche (jugée par exemple morbide ou mystique), n’en est pas moins significative en soi par le rapport à la mort qu’elle suggère.
Encore fallait-il être en situation de porter un regard perspicace sur ces accompagnants volontaires au côtoiement de la mort.
C’est à travers la description minutieuse du quotidien de ces personnes, de l’accumulation de gestes, de mots ou de silence, de postures, une série de petits arrangements avec la mort, que Yannis Papadaniel parvient à nous faire saisir les lâchés-prises, le regard et les évitements, le positionnement trouble, indécis et ambigu face à la mort que chacun, au fond, partage, et par lequel il nous donne à saisir l’universel du questionnement de ces volontaires – qui en sont comme une caisse de résonance.
Albert Piette est anthropologue, professeur au département d’ethnologie de l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense. Il travaille sur des questions d’observation de l’action, en particulier dans le domaine religieux.
Philippe Bataille est directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales et membre du Centre d’éthique clinique de l’hôpital Cochin. Ses travaux actuels suivent ce qu’il advient de la catégorie de sujet dans la relation médicale et de soin. Il est un des plus importants spécialistes des soins palliatifs.

Accompagner les personnes en fin de vie
de Michel Bon
Éditeur : L’Harmattan (3 mai 2000).
Ce livre approfondit sur le plan psychologique des questions fondamentales pour accompagner les personnes en fin de vie :
- la mort et l’inconscient (peur de la mort, pulsion de vie et pulsion de mort),
- les étapes de la mort pour ceux qui partent et ceux qui restent (les phases précédant la mort d’après Élisabeth Kubler-Ross et le deuil)
- aider soi-même (pensées et visualisations positives, diminuer mentalement la douleur physique).
- Aider les autres (l’aide dévoyée du triangle tragique du sauvetage et l’aide réelle).
Michel BON, né en 1942, est Ingénieur E.N.S.C.B., et Docteur en lettres. Après une analyse freudienne puis jungienne, il s’est formé en psychologie humaniste et transpersonnelle ainsi que dans les techniques orientales de relaxation et de méditation. Psychothérapeute, animateur de stages de formation permanente en entreprises (dynamique de groupe, relations humaines, animation d’équipe…), il intervient depuis 1986 en milieu hospitalier où il anime des stages de développement personnel et d’accompagnement de personnes en fin de vie à partir de méthodes pédagogiques originales. Il publie des livres de psychologie depuis 1967.

Le grand livre de la mort à l’usage des vivants
de André Comte-Sponville (Préface), Michel Hanus (Auteur), Jean-Paul Guetny (Auteur), Joseph Berchoud (Auteur), Pierre Satet (Auteur), Jacqueline Lalouette (Auteur), Odon Vallet (Auteur), Jean Leonetti (Auteur), Xavier Pommereau (Auteur), Collectif (Auteur)
Éditeur : ALBIN MICHEL (10 octobre 2007)
La mort a toujours été ressentie par l’homme comme un mystère douloureux, un événement tragique, voire un scandale. Notre société moderne en a presque fait un tabou : on ne parle pas de la mort, on évite de la montrer, on tente de l’oublier. Alors, lorsqu’elle nous touche concrètement, elle nous laisse d’autant plus désemparés face à de nombreuses questions : Qu’est-ce que la mort ? Qu’en disent la médecine, les philosophies, les religions ? Faut-il la taire ou en parler ? Comment accompagner la fin de vie ? Que faire du corps : dons d’organes, inhumation, crémation ? Comment célébrer des funérailles ? Que dire, que faire, lorsqu’on n’est pas ou peu croyant ? Qu’est-ce que le temps du deuil ? Les rites du souvenir ? Que disent les traditions religieuses sur un » au-delà » de la mort ? Plus concrètement : quelles sont les démarches pratiques et juridiques à entreprendre en préparation de son décès ou après celui d’un proche ? Toutes ces questions sont ici traitées par une centaine de spécialistes de tous horizons : médecins, psychanalystes, religieux et historiens des religions, philosophes, juristes, acteurs du domaine funéraire (Pompes Funèbres Générales). Parmi eux, André Comte-Sponville, Marie de Hennezel, Christophe Fauré, Odon Vallet, Jean Leonetti, David Khayat, Xavier Pommereau, Emmanuel Hirsch, Damien Le Guay, Nadine Beauthéac, Didier Dumas… Des extraits d’œuvres littéraires et deux anthologies – textes à lire lors des funérailles, textes à méditer -, complètent cet ouvrage tout à fait unique, qui apportera au lecteur, quelles que soient ses croyances, une aide pratique, psychologique et spirituelle inestimable.

D’une même voix…
Réflexions d’une accompagnante bénévole dans la relation à la personne en fin de vie
de Annick Auzou (Auteur), Régis Aubry (Préface)
Éditeur : L’Écritoire du Publieur (2 novembre 2004)
Annick Auzou nous fait partager dans ce livre ses réflexions sur la place du bénévole d’accompagnement dans les derniers instants de vie d’un malade. Elle essaie d’accompagner D’une même voix… celle ou celui qui souffre dans son corps et dans son esprit.
Très tôt confrontée à la mort et attirée par la relation à l’autre, Annick Auzou s’engage dans des formations sur la relation d’aide et l’accompagnement de fin de vie dont le diplôme universitaire de soins palliatifs à le faculté de médecine de Rouen. Elle a été bénévole d’accompagnement de 1994 à 2001 à l’A.R.S.P.A au C.H.U de Rouen. En 1999, elle fonde l’association Détente Arc En Ciel. Elle y anime des séances de yoga-relaxation et coordonne le groupe d’accompagnants, présents sur deux hôpitaux locaux de Seine-Maritime : Yvetot et Saint-Valéry-en-Caux.

Accompagner une personne en fin de vie
Auteure : Annick Danielle Bruyneel
Édition : Eyrolles – 2020
Nous sommes tous confrontés, un jour ou l’autre, à la fin de vie d’un proche. Comment prendre soin de lui sans s’oublier soi-même ? Comment accompagner ses questions et ses doutes, ses espoirs et ses regrets, mais aussi le temps qu’il lui reste, ses dernières volontés… ? Existe-t-il des repères pour traverser ce passage émotionnellement intense, qui peut durer de quelques semaines à plusieurs mois ? Véritable trousse de secours, ce guide propose des clés pour trouver sa place dans l’accompagnement. De l’entrée en soins palliatifs à la phase terminale, il répond à l’ensemble des problématiques rencontrées et apporte des pistes pour communiquer avec le malade et dialoguer avec l’équipe soignante.

Les Patients au cœur
La vie dans un service de soins palliatifs
Auteure : Dr Claire Fourcade
Édition : Bayard – 2019
Quand le poids de la maladie vient peser sur un de ses membres, c’est tout le complexe et fragile édifice familial qui en est ébranlé et qui, suspendu à un fil se met à balancer et perd son équilibre.
Dans son ouvrage basé sur des histoires de patients et des témoignages de soignants, l’auteur affirme : ” Si nous n’essayons pas de voir l’ensemble du mobile, si nous n’essayons pas de comprendre la nature des liens qui lient le patient à ses proches, si nous n’essayons pas de connaître ces familles alors, pour une large part, nous perdrons notre temps et notre énergie. Nos patients n’existent pas « seuls ». Si nous voulons les connaître et les accompagner au plus juste, nous devons élargir notre regard. Peut-être permettrons-nous aussi à ces familles-mobiles, quand la bourrasque aura passée, de retrouver un nouvel équilibre “.

Une présence idéale
Auteur : Éduardo Berti
Éditeur : Flammarion – 2017
Ils sont médecin, interne, infirmier, brancardier, mais aussi esthéticienne, musicienne, lectrice bénévole. À l’hôpital, un à un, ils prennent la parole pour raconter les patients et les familles qui les ont marqués, les liens subtils qu’ils ont noués, les dilemmes auxquels ils ont été confrontés. Par petites touches, ils décrivent la vie au jour le jour quand il s’agit d’apporter des soins au corps, mais aussi à l’âme de ceux qui leur sont confiés au sein de cette unité différente des autres – celle des soins palliatifs. Les malades, ici, ne guériront pas, et les soignants s’efforcent de trouver non la distance idéale, mais la présence idéale auprès d’eux. Car ils ont cette vocation singulière : apaiser ceux qui partent, réconforter ceux qui restent.
En côtoyant la mort au plus près, Eduardo Berti parvient, avec une sobriété et une simplicité exemplaires, à dire ce qu’est la vie. Et livre, avec ce vibrant hommage aux soignants, un magnifique portrait de la condition humaine.

Le deuil à vivre
de Marie-Frédérique Bacqué
Éditeur : Odile Jacob (1992)
« Les vivants et les morts ont divorcé en ville et l’on meurt aujourd’hui dans l’univers blanc des soins palliatifs des hôpitaux. Parfois, bien loin des siens. Comment les soignants font-ils leur deuil, eux-mêmes, des malades qu’ils auront accompagnés si loin ? Et comment faire son deuil, alors que les rituels disparaissent, que la douleur est niée ou gommée par des médicaments, qu’elle est envisagée souvent comme une pathologie ? Une très belle enquête, un texte profond et vivant par une psychologue qui a travaillé sur le terrain avec Médecins du Monde et a interrogé de nombreux soignants. » L’Événement du Jeudi

La place des morts : Enjeux et rites
de Patrick Baudry
Éditeur : L’Harmattan (15 septembre 2006)
“Avec les morts, vous ne faites pas gaffe ” , me disait un camarade du Sénégal. De fait, comment pourrait-on faire des morts de simples absents ou encore des “disparus” ? Ce livre analyse les enjeux de la ritualité funéraire et ses mutations contemporaines. Quelle place fait-on aux morts aujourd’hui ? Comment se construit l’espace des morts ? Quelle place ont les morts, pour l’individu, dans son existence ? La culture n’est pas qu’un ensemble de savoirs et de valeurs. Elle est surtout un rapport au monde. Ce rapport oblige à composer avec l’altérité, avec l’invisible, avec l’inconnu. D’autres sociétés ont proposé d’autres réponses. Mais leurs réponses nous convient à reposer aujourd’hui des questions qui demeurent fondamentales parce qu’elles sont fondatrices. La place des morts donne à notre monde une dimension autre qui le rend humainement habitable. Ce livre veut à la fois faire l’analyse d’une perte ou d’un désarroi et montrer que des résistances existent au processus d’une désymbolisation.

L’esprit de l’athéisme : Introduction à une spiritualité sans Dieu
de André Comte-Sponville
Éditeur : Albin Michel (27 septembre 2006)
Peut-on se passer de religion ? Dieu existe-t-il ? Les athées sont-ils condamnés à vivre sans spiritualité ?
Autant de questions décisives en plein « choc des civilisations » et « retour du religieux ». André Comte-Sponville y répond avec la clarté et l’allégresse d’un grand philosophe mais aussi d’un « honnête homme », loin des ressentiments et des haines cristallisés par certains. Pour lui, la spiritualité est trop fondamentale pour qu’on l’abandonne aux intégristes de tous bords. De même que la laïcité est trop précieuse pour être confisquée par les antireligieux les plus frénétiques. Aussi est-il urgent de retrouver une spiritualité sans Dieu, sans dogmes, sans Église, qui nous prémunisse autant du fanatisme que du nihilisme.
André Comte-Sponville pense que le XXIe siècle sera spirituel et laïque ou ne sera pas. Il nous explique comment. Passionnant.

Souffrance spirituelle du patient en fin de vie : La question du sens
de Bénédicte Echard (Auteur), Thierry Marmet (Préface)
Éditeur : Erès (11 mai 2006)
Dans la société contemporaine, la mort a été peu à peu écartée du quotidien et refoulée de la conscience des hommes. Au sein d’un espace laïque, la question du sens en fin de vie se pose souvent en termes individuels et le patient se retrouve isolé face à ses interrogations. Alors que le perfectionnement des techniques médicales tend à privilégier le modèle du corps purement organique, l’auteur s’intéresse au concept de souffrance globale qui, au centre de l’approche des soins palliatifs, prend en compte toutes les dimensions de la personne humaine : organique, psychique, sociale et spirituelle. En effet, face à un patient en fin de vie, le soignant se trouve confronté à la souffrance spirituelle et à la démoralisation qui peuvent conduire à une demande d’euthanasie. La question du sens se pose, alors, de façon cruciale : sens de l’expérience de la souffrance et de la maladie, sens de la vie, sens du temps qui reste à vivre. Souvent, la souffrance spirituelle entraîne une rupture du lien de soi à soi, de soi à autrui, de soi à une transcendance. L’auteur présente ici les pistes pratiques sélectivement orientées vers la quête de sens que développe l’approche globale mise en jeu par les soins palliatifs : relecture de la vie, contrat soignant-soigné, recherche de tâches signifiantes. Il s’agit d’un savoir-être autant que d’un savoir-faire. Le rôle des soignants est d’ouvrir un espace de cheminement, différent pour chaque patient, témoignant d’une rencontre individuelle où celui-ci reste le sujet de sa vie, de sa fin de vie et de sa mort. Au sein d’une médecine dominée par la toute-puissance technique, la place centrale accordée au patient, en tant que sujet, au cœur du processus de sain, est un enjeu éthique majeur.

Vivre ensemble la maladie d’un proche
de Dr Christophe Faure
Éditeur : Albin Michel (1 février 2002)
L’accompagnement des mourants est une préoccupation pour les médecins et le public. Mais les proches, en bonne santé, qui accompagnent ont également besoin d’aide, alors que tout est toujours centré sur le malade.
Avec la sensibilité qui a fait le succès de son premier livre, Christophe Fauré apporte une aide réelle, chaleureuse et positive. Très loin de la distance du spécialiste, il n’évite aucun aspect, aborde les plus difficiles ou les plus tabous. Il se montre si proche du lecteur que celui-ci se sent compris et peut vraiment tirer profit des outils que l’auteur lui offre pour la traversée de cette période si difficile.
En annexe, toutes les adresses des associations concernées.
Quatrième de couverture
Un jour tout bascule : une impression, un signe, un symptôme… La maladie vient non seulement bouleverser la vie d’une personne, mais aussi celle de ses proches. Confronté à cette situation grave qui suscite la peur et le doute, il est parfois difficile de faire face seul.
Le Dr Christophe Fauré, psychiatre, spécialiste de l’accompagnement des malades et de leur famille, aborde ici la souffrance de ceux qui vivent avec le malade. C’est aux proches qu’il s’adresse, en les aidant à :
- comprendre les sentiments de chacun,
- reconnaître l’impact de la maladie sur la relation et l’intimité,
- savoir communiquer avec les médecins,
- ne pas « s’oublier soi-même »,
- aider un enfant dont le parent est gravement menacé,
- se préparer à la fin, lorsqu’elle est inévitable…
Avec la sensibilité qui caractérisait son premier livre, Vivre le deuil au jour le jour, le Dr Christophe Fauré aborde ce problème sous tous ses aspects, même les plus tabous.

Naître et mourir : Anthropologie spirituelle et accompagnement des mourants
de Michel Fromaget
Éditeur : François-Xavier de Guibert (15 février 2007)
La grande initiatrice du mouvement de soins palliatifs, Cicely Saunders, l’a magnifiquement montré : la souffrance qui accompagne la fin de la vie est, le plus souvent, une souffrance totale. C’est une souffrance qui, non seulement vient du corps et du mental, mais aussi de l’esprit. La douleur physique engendrée par la vie du corps et la souffrance psychique par celle de l’âme (du mental ou du psychisme puisque ces trois-là sont un) sont, de nos jours, bien connues et, lors des dernières heures, mieux soignées. Il en va différemment de la souffrance spirituelle qui est trop souvent mal comprise, quand elle n’est pas ignorée par les praticiens des soins palliatifs et de l’accompagnement des mourants. Quelle est cette souffrance spirituelle qui, lorsqu’elle n’a pas été suffisamment entendue et comprise durant la vie, s’exacerbe à l’approche de la mort ? Comment l’exprimer ? Qu’a-t-elle à dire et, notamment, à celui qui va mourir ? Quel est cet esprit, quel est ce composant de l’homme dont elle porte si haut le témoignage et qu’en même temps elle réclame avec tant de force et d’insistance puisque, sans lui, aucun mourant ne saurait certainement bien mourir ? Quelle est, au-delà du corps et de la psyché, cette troisième dimension de l’être, si nécessaire à l’accomplissement de l’homme, et dont l’oubli, selon le mot de Zundel, inéluctablement fait de la mort un gouffre ? Telles sont les principales questions que ce livre, destiné à un large public, mais enraciné dans une conception de l’homme souvent niée, se propose d’éclairer aussi loin qu’il se peut. Coïncidence non dépourvue de sens, cet ouvrage, écrit sans le savoir durant les derniers mois de la vie de Cicely Saunders, développe cette même anthropologie tripartie dont elle avait une intuition très vive et qui, sans cesse, inspira son admirable travail.
Biographie de l’auteur
Michel Fromaget, anthropologue, est Maître de Conférences à l’université de Caen. En 1981, il soutient à l’université de Paris V une thèse de Doctorat ès Lettres et sciences humaines intitulée Individuation et idée de mort, Essai d’anthropologie de l’imaginaire. Il a publié Corps âme esprit. Introduction à l’anthropologie ternaire, ouvrage paru chez Albin-Michel en 1991.

Le souci de l’autre
de Marie de Hennezel
Éditeur : Pocket (1 mars 2005)
Pendant deux ans, Marie de Hennezel a enquêté auprès des malades, des familles et des soignants, qui se heurtent à une souffrance commune : le manque d’humanité et d’attention. Les témoignages qu’elle rapporte, bouleversants et souvent accablants, montrent que l’hôpital va mal parce qu’on y vit mal. Mais l’auteur de La mort intime ne se contente pas de dénoncer. Elle nous alerte et nous invite à prendre nos responsabilités. Car c’est à nous de mettre en œuvre la nouvelle “démocratie du soin” qui nous permettra de rendre, au cœur de notre système de santé, toute sa place à l’autre, souffrant ou soignant.
Biographie de l’auteure
Titulaire d’un D.E.S.S. de psychologie clinique et d’un D.E.A. de psychanalyse, Marie de Hennezel a travaillé pendant dix ans dans la première unité de soins palliatifs de France, créée en 1987 par le Dr Abiven à l’hôpital international de la Cité universitaire de Paris. Depuis, elle anime des conférences et des séminaires de formation à l’accompagnement de la fin de vie, en France comme à l’étranger. En 1995, Marie de Hennezel obtient un succès retentissant avec La mort intime (Robert Laffont), préfacé par François Mitterrand. Elle publiera ensuite, chez le même éditeur, L’art de mourir (1997), ouvrage écrit en collaboration avec Jean-Yves Leloup, puis, Nous ne nous sommes pas dit au revoir (Robert Laffont, 2001) et Le souci de l’autre (Robert Laffont, 2004).

La mort intime : Ceux qui vont mourir nous apprennent à vivre
de Marie de Hennezel (Auteur), François Mitterrand (Préface)
Éditeur : Pocket (28 juillet 2006)
Comment mourir ? Nous vivons dans un monde que la question effraie et qui s’en détourne. Des civilisations, avant nous, regardaient la mort en face. Elles dessinaient pour la communauté et pour chacun le chemin du passage. Elles donnaient à l’achèvement de la destinée sa richesse et son sens. Jamais peut-être le rapport à la mort n’a été si pauvre qu’en ces temps de sécheresse spirituelle où les hommes, pressés d’exister, paraissent éluder le mystère (…). Ce livre est une leçon de vie. La lumière qu’il dispense est plus intense que bien des traités de sagesse. François Mitterrand

Mourir les yeux ouverts
de Marie de Hennezel
Éditeur : Pocket (24 septembre 2007)
Atteint d’une maladie incurable, Yvan Amar a fait le choix d’attendre la mort chez lui, sereinement, entouré de sa famille et de ses amis, plutôt que de tenter de gagner un peu de temps dans l’anonymat d’un hôpital. Yvan Amar s’est éteint paisiblement, sans souffrance, ses affaires en ordre, dans les bras de sa femme. Il avait quarante-neuf ans. Si son histoire nous frappe autant, c’est qu’elle va à contre-courant de la façon dont notre société cache et refuse la mort. Pourtant, envisager la mort, c’est envisager la vie. Pour en profiter pleinement d’abord, puis pour la clore dignement, en laissant à ses proches un souvenir d’affection et de vitalité. En s’appuyant sur l’expérience de l’un de ses amis, Marie de Hennezel poursuit ici son engagement et sa réflexion sur la fin de la vie.

Nous ne nous sommes pas dit au revoir
de Marie de Hennezel
Éditeur : Pocket (7 février 2002)
Si l’étymologie du mot « euthanasie » est simple : « une mort douce et sans souffrance », son application l’est moins. Marie de Hennezel souhaite justement distinguer la mort humaine accompagnée dans l’amour et le respect, avec l’aide d’une médicamentation si besoin est, d’une fin de vie précipitée et médicalisée.
Jamais manichéenne, l’auteur montre bien les impasses dans lesquelles nous entraîne l’euthanasie à tout va ou l’accompagnement irresponsable d’une personne qui souffre : l’anonymat (entrer sans frapper dans la chambre d’un mourant, sans l’appeler par son prénom), le silence (ne plus s’adresser à l’agonisant) et aussi le choix, par les vivants, du moment de la mort. Surtout, elle nous rappelle que la spécificité de l’homme, c’est jusqu’à la fin sa capacité à parler, à échanger ou à se comprendre rien qu’en se touchant, qui fait toute la différence. Pour celui qui s’en va, comme pour celui qui reste, ce qui demeurera toujours, ce sont les derniers mots chuchotés.