Je ne vous ai rencontrée qu’une seule fois mais vous avez laissé une empreinte lumineuse en moi. Jeune femme blonde, vibrante et rayonnante de vie, regard pétillant, rivée à votre lit. L’image de votre sourire et de votre énergie me restent en mémoire.
Vous incarniez la vie et pourtant vous étiez au seuil de votre mort. Jeune femme coquette, même si cela devenait compliqué, vous continuiez à prendre soin de votre féminité.
Serveuse dans un restaurant, vous étiez toujours en mouvement, ça vous correspondait bien. Vous aviez toujours besoin de bouger, débordante d’énergie. Vous ne faisiez pas bon ménage avec la maladie. Pourtant, elle faisait son œuvre destructrice dans votre corps devenu douleur, vous rappelant que la fin était proche. Malgré elle, votre volonté de vivre était énorme. Vous vous accrochiez à la vie jusqu’au bout pour ne pas laisser seules vos deux petites filles, qui ont grandi bien trop vite. Vous en vouliez à leur père d’avoir décidé de partir alors que lui était en pleine santé. Vous regrettiez qu’il ne soit plus là pour s’occuper d’elles.
Le retour à votre domicile était difficilement envisageable, retourner chez vos parents la seule possibilité. Vous n’acceptiez pas leur façon d’anticiper votre décès en voulant préparer la suite. Perdre un enfant est un drame et la rationalité, peut-être, leur défense. Aujourd’hui, ils se retrouvent parents de leurs petites-filles, à l’encontre de l’ordre généalogique.
Même si vous êtes partie trop tôt, en pleine fleur de l’âge, je suis persuadée que vous avez su insuffler à vos filles ce souffle de vie puissant qui vous caractérisait tant. Je vous remercie pour notre rencontre et ce moment de partage entre la vie et la mort, qui me rappellent que celles-ci sont intimement liées.
Cathy