Congrès SFAP de Montpellier 18-20 juin 2014
Lors de ce congrès, j’ai vécu plusieurs moments forts et émouvants, notamment en “Atelier Lecture”.
Plusieurs textes ont été lus par les différents intervenants mais j’ai été profondément touchée par les poèmes d’Hélène Viennet, psychologue USP, hôpital Delafontaine à Saint Denis.
Du mouvement des soins palliatifs aux soins palliatifs en mouvement
Hélène écrit à l’aube et lit ses poèmes aux patients qu’elle accompagne. Pourquoi écrit-elle ? Pour tenter de nommer autrement, pour faire entendre autrement comme on fait un pas de côté, pour ne pas enfermer le malade sous une étiquette clinique, mais au contraire, pour être toujours dans l’étonnement vif de la rencontre.
Pouvoir écouter la plainte du patient comme un appel à son corps perdu ; écouter ses gémissements comme une louange à son corps perdu et transcrire par l’écriture ce temps long et si court de l’attente de la fin.
Hélène veut être là, un peu, pas trop, c’est déjà beaucoup car elle sait qu’elle ne pourra jamais faire mieux que d’être là.
Voici un extrait de ses poèmes : “ Elle attend “
Elle attendDu fond de son lit, elle gémit, inlassablement,Son chant la berce.Il lui rappelle qu’elle existeElle s’entend et n’est plus seuleElle se berce dans sa plainte et ne peut y renoncer.Et pourtant, tout à coup, un apaisementUn abandonUn sommeil inexpliquéElle rend les armesElle laisse à son âme le soin de s’apaiserUn tempsUn moment de reposUn exil hors du corps autorisé.
Séance plénière 2 Approche psychanalytique, Approche scientifique, regards croisés.
J’ai été particulièrement intéressée, lors de cette séance plénière, par l’intervention de Jean-Pierre Lebrun, psychiatre-psychanalyste, Namur, Belgique.
Jean-Pierre Lebrun s’interroge sur ce qui fait la spécificité de la clinique des soins palliatifs et le fait qu’elle doive préserver son humanité face à la scientificité de plus en plus grande de la médecine actuelle.
La question est donc de savoir si la clinique des Soins Palliatifs est en mesure de contrer cette évolution.
Au seuil de la mort, malade, médecin et tout soignant doivent toujours se rencontrer comme êtres humains au-delà de toute scientificité médicale, au-delà des exigences de rentabilité qui ont envahi complètement la médecine et en ont infléchi le cours.
Les soins palliatifs tentent de compenser la déshumanisation de la mort qu’entraine le discours médical axé sur des objectifs d’efficacité et de rentabilité.
Jean-Pierre Lebrun demande que ce qui fait l’humain soit remis au cœur du système médical
Francine Thouroude