Alix De Bonnières
Téqui – mai 2021
Depuis le 2 février 2016 et la promulgation de la loi Claeys-Leonetti, la sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès est devenue un droit applicable à certaines conditions chez les personnes en fin de vie.
Après cinq années de recul, renforcées par son expérience de médecin dans une unité de soins palliatifs, le docteur Alix de Bonnières analyse avec humanité, en se fondant sur de nombreux témoignages, les enjeux de cet acte médical, encadré par la loi, souvent revendiqué mais si mal connu.
- Première circonstance, le patient est atteint d’une « affection grave et incurable », dont « le pronostic vital est engagé à court terme », et qui présente « une souffrance réfractaire au traitement ».
- Deuxième circonstance, le patient, atteint d’une affectation grave et incurable demande d’arrêter un traitement, alors même que cette décision engage son pronostic vital à court terme.
- Troisième circonstance, le patient ne pouvant plus « exprimer sa volonté », le médecin estime que la poursuite du traitement relève d’une « obstination déraisonnable ». Après décision collégiale, la sédation profonde et continue, maintenue jusqu’au décès est administrée au patient.
La pensée de l’auteur fait face avec beaucoup de franchise aux problèmes difficiles soulevés par l’application de cette loi ; elle s’abstient de toute polémique, comme de tout esprit partisan ; elle dévoile toutes les fragilités déontologiques de l’exercice de ce nouveau « droit », tout en proposant un modèle de mise en œuvre professionnelle très exigeant et profondément respectueux du patient, illustré par de nombreux cas concrets.
À cette lecture, on frémit en songeant à ce que cette loi peut permettre si on l’applique sans cette rigoureuse honnêteté et cette scrupuleuse déontologie : quelles garanties avons-nous ?