Le Conseil National Professionnel Infirmier (CNPI) a rendu un avis pour signifier l’incompréhension des professionnels infirmiers autour de la modification envisagée de la terminologie « Soins palliatifs » en «soins d’accompagnement» dans le projet de loi sur la fin de vie. Si le Conseil National Professionnel Infirmier (CNPI) – qui représente tous les modes d’exercices infirmiers – salue « l’ouverture du chantier sur les soins palliatifs et la fin de vie répondant à une demande sociétale», il n’en reste pas moins attaché à la précision des termes employés. C’est ce qu’il exprime dans un avis rendu lundi 15 avril. Au coeur de ses inquiétudes : « la volonté de changer la terminologie ‘soins palliatifs’ par ” soins d’accompagnement “, souligne-t-il.
Le terme d'”accompagnement” jugé trop réducteur
« La première partie du projet de loi sur la fin de vie (PLFV version décembre 2023) reprend en effet les fondamentaux des soins palliatifs, figurant notamment dans la définition de l’OMS, promus en France par la loi n°99-477 du 09 juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs, loi complétée par plusieurs autres, dont la loi n°2016-87 Claeys-Leonetti toujours en vigueur », rappelle-t-il. « Cette définition consensuelle énonce une stratégie de soins pluriprofessionnelle centrée sur la personne soignée incluant son entourage, quel que soit son lieu de vie, tenant compte de ses dimensions physiques, psychologiques, sociales et spirituelles tout au long des phases successives de son processus évolutif maladie-handicap-dépendance (et donc pas uniquement la période de fin de vie). En la matière, ces finalités restent d’actualité et les modalités plurielles de défauts de mise en œuvre ont été clairement identifiés dans les différents travaux d’évaluation. Ce constat partagé n’explique pas la volonté de vouloir changer la terminologie ‘soins palliatifs’ pour la substituer par ‘soins d’accompagnement’. Car si l’accompagnement est une démarche ancrée dans notre engagement professionnel infirmier au service d’autrui et centré sur la personne, en revanche, il ne qualifie pas les interventions soignantes relevant des soins palliatifs effectuées aujourd’hui. Au cœur de ce débat sociétal crucial, le CNPI préconise de préserver une terminologie précise et une définition en accord avec les principes fondamentaux des soins palliatifs établis par l’OMS ».