La soirée-débat organisée au Café des Images d’Hérouville-Saint-Clair, le 16 octobre dernier aura connu un bon succès pour plus d’une centaine de spectateurs. La projection du film Hotel Salvation (de Shubhashish Bhutiali) obligeait à un dépaysement dense, à la suite de Daya, un vieil homme, sentant que son heure est venue. Il exprime le souhait de se rendre à Bénarès, au bord du Gange, dans l’espoir d’y mourir et atteindre le salut. Son fils Rajiv l’accompagne à contrecoeur, laissant derrière lui son travail, sa femme et sa fille…
À l’issue du film, un échange est établi par les nombreuses questions posées en direction des deux intervenants annoncés : le Docteur Thierry GANDON, Directeur du Lien en Bessin, et le Docteur Isabelle CRINIÈRE Médecin Coordinateur en EPHAD.
Sur les bords du Gange la primauté n’est pas donnée au tout médical, loin s’en faut et pour notre part, nous occidentaux, nous avons « délégué » cette dernière étape de la vie au corps médical ou hospitalier. Professionnels de la santé, membres de la famille, parfois des bénévoles cherchent à établir une bonne relation : celle qui accompagne et signifie le lien maintenu à un circuit aimant : « Chacun chemine avec son âge, ses préoccupations, son histoire, notait le Docteur Crinière. Nous nous efforçons d’être à l’écoute de chacun. »
Le Docteur Gandon pouvait évoquer sa longue expérience des soins palliatifs dans le Bessin. Il faisait remarquer que la demande expresse d’euthanasie est plutôt rarissime dès lors qu’il y a une véritable écoute par les proches et les soignants : « Nous sommes amenés à accompagner les détachements successifs qui s’opèrent dans le processus de la maladie grave quand la fin de vie approche… »
Dominique Ribaux, président de l’ASPEC14, soulignait la place privilégiée des bénévoles : ils ne sont pas soignants, ils ne font pas parti de la parentèle proche, mais leur formation rigoureuse les destine à cette gratuité de l’écoute et de la présence.