L’ASPEC Respire ! 17 mars 2020, l’impensé, l’impensable surgissent : le confinement strict de tous les citoyens pour combattre un ennemi invisible, le covid 19.
Interdiction de sortir pour le non-essentiel !
Interdiction d’accompagner les malades, ceux qui vont mourir (ceux qui vont naître aussi). Non-essentiel vraiment ?
Sidération des soignants, sidération des familles, sidération des bénévoles de l’ASPEC.
Comment envisager de laisser seules les personnes malades, âgées, celles qui savent que bientôt elles seront définitivement séparées de ceux qu’elles aiment. Sans un mot, sans un sourire, sans un regard…
Souffrance des bénévoles, peur aussi. Être contaminé, transmettre le virus ?
La traversée de ce désert de liens sociaux, de chaleur humaine a été longue et asséchante.
Dix-huit mois plus tard au fil des consignes, ordres et contrordres, nous avons pu reprendre dans certains services, EHPAD et à domicile les accompagnements.
Nous avons repris notre souffle, accueilli de nouveaux bénévoles, organisé des formations.
Mais les équipes restent encore déstabilisées. Certains ne sont pas revenus, certains ne peuvent revenir car non-vaccinés. Et puis comment accompagner avec le masque, sans prendre la main ?
Pourtant oui, l‘ASPEC respire à nouveau. Nous nous retrouvons, nous retrouvons les personnes malades, leurs familles, leurs soignants, en vrai, en « présentiel » !
Nous espérons de nouveaux bénévoles bientôt, peut-être une coordination pour l’institution ?
La vie de l’ASPEC doit se reconstruire avec les leçons tirées de cette terrible traversée.
Quoiqu’il arrive, il faut maintenir le lien entre nous pour continuer à exister, pour être aux côtés des uns et des autres (vulnérables ou pas), pour ressentir notre appartenance à la communauté humaine, à notre association.
Cette folle expérience qui a voulu anéantir tout lien entre vivants sous prétexte de les protéger pèsera encore longtemps dans nos sociétés.
Mais elle aura mis en évidence que prendre soin de l’autre dans sa globalité, avec son corps et son esprit ne peut se faire dans le virtuel.
Les temps à venir, incertains, doivent nous trouver déterminés à oeuvrer ensemble pour rester présents dans les équipes de soins palliatifs.