Lors d’une formation (excellente !) sur la communication non verbale, je me retrouve dans un jeu de rôle dans lequel j’interprète l’accompagnante. Ma consigne, connue de moi seule, est de tenir la main du patient. La consigne de la « patiente », connue du groupe mais que j’ignore, est de ne pas quitter mon regard. L’exercice se déroule sans grande difficulté, pour moi comme pour la patiente. Personnellement, le regard bienveillant de ma co-actrice m’a permis de plonger assez facilement dans un échange non verbal par le regard.
Les discussions qui ont suivi, les réflexions des autres participants étaient fort intéressantes, pourtant ce n’est pas le sujet. Car quelques semaines après cette formation, je me suis retrouvée dans la même situation, mais dans la vraie vie, lors d’un accompagnement !
Le patient, un homme en fin de vie, ne quitte pas mon regard. Nous restons ainsi un long moment, les yeux dans les yeux, sans bouger. L’émotion est forte et c’est un moment intense pour nous deux. J’en ressors bouleversée.
Heureusement, ma formation récente m’a aidé à ne pas éviter ce regard, à ne pas fuir. Mais quel moment surprenant, qui m’a fait prendre conscience, devant cet inconnu, de ma, de notre vulnérabilité.
D’après la philosophe Estève-Bellebeau, la vulnérabilité peut-être définie comme une ouverture au monde et à autrui. Une belle réflexion à mener !
Catherine